A propos

Si le jazz est vivant ? Tendons lʼoreille pour voir ! Tout à lʼheure, son murmure se faisait entendre du côté de la Louisiane, les pieds enfoncés profonds dans la boue des champs de coton. Plus tard, certains lʼont aperçu fanfaronnant, marteler sans fin les rues pleines de monde du détroit du Mississippi. Par la suite, dʼautres encore lʼont aperçu à Chicago, dans les bouges miteux du centre, propriétés de la mafia locale, faisant nuits après nuits un pacte avec le diable pour se faire trémousser les plus timides. Des témoignages rapportent lʼavoir vu, des nuits sans sommeil, fouler les planches des plus grands clubs et incendier Greenwich Village, New-York. Dans les années 60, il se serait tiré une balle dans le pied, requestionnant ses fondamentaux et, partant, déboussolant son art en lʼamenant à ses limites les plus chaotiques. Il aurait été condamné à la chaise électrique et sʼen serait tiré, in extremis, tout électrisé dans les années 70 pour mettre pied à terre, tout ankylosé par les années 80. Il aurait alors perdu connaissance, se serait absenté à lui-même, en panne de sens, confronté à lʼimpasse, fredonnant dans un dernier râle sées éternelles mêmes ballades mièvres dans les baffles des quais ferroviaires.

Alors, maintenant, comment dire sʼil est vivant ?

Partons à la rencontre de ses protagonistes pour constater sa métamorphose. « Le jazz nʼest plus. Vive les Jazz ! ». Play Misty Prod, magazine culturel sur le jazz sous toutes ses formes, vous convie à un voyage intérieur aux côtés de ceux qui le font (re)vivre, une traversée intime pour tout amateur de musiques nouvelles dont les rencontres aiguisent la curiosité. Une émission qui bouscule les poncifs du jazz, tant par sa forme, sa singularité que son incroyable capacité à parler à (et de) chacun de nous. Le jazz pâtit, par méconnaissance et manque dʼoccasion dʼen découvrir la vitalité, dʼune piètre réputation. Très hermétique, trop intellectuel et comme figé dans un carcan artistique qui se répète inlassablement, le jazz ne serait destiné quʼà une frange dʼinitiés, fermés sur eux-mêmes qui lʼintellectualisent à outrance et en figent le propos. Comme tel, confronté aux « musiques nouvelles » toujours plus innovantes, éclectiques et proches de leur public, il ne supporte pas la comparaison. Pourtant, le jazz affiche une diversité incroyable de ses formes musicales et artistiques dans son ensemble. Lʼimprovisation inhérente au jazz abolit dʼailleurs la distinction formelle entre compositeur et interprète et affirme ainsi au travers du compositeur/interprète une variabilité sans cesse renouvelée ; il se réalise et se réactualise à chaque instant. Du plus classique au plus chaotique ou métissé, rien ne lui résiste, tout est propice à son réenchantement permanent. Les festivals, spécialisés ou non, lui font désormais une place de choix. Les fans de rock, d‘électro, de classique, de hip-hop ou de world music lʼont dʼailleurs vu marcher sur leur terre, si ce nʼest lʼinverse. A cet égard, notre plat pays nʼest pas en reste. Notre intention serait de promouvoir cette vitalité, ces formes plurielles du jazz au travers de la rencontre de ceux qui le font vivre et revivre en Belgique francophone.

Les réalisateurs ?

Mélomanes, musiciens et fins amateurs de cinéma, nous, Vincent Dascotte et Bastien Paternotte, souhaitons mettre sur pied et faire découvrir des émissions en forme de création sonore, qui nous ressemblent et rassemblent notre intérêt commun : le jazz. Notre envie naît dʼun amour partagé pour la création radiophonique qui laisse libre court à la rêverie toute personnelle de lʼauditeur.